Chroniques

Vinyles au Présent

jeudi 28 mars 2019 10:12 EST

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Magnifique album de Camille Bazbaz - couverture de Olivier Jacquet Bazbaz "Manu Militari" © Moka Music ℗ 22D

Bazbaz, le nouvel album savoureux

Manu Militari sorti le 15 mars 2019

Avec son tout nouvel album, le poète claviériste Bazbaz est comme à son habitude, savoureux ! Cet excellent compositeur, nommé aux Césars 2019 dans la catégorie « meilleure musique originale » pour le long-métrage « En Liberté ! » sait aussi offrir des textes classieux avec une verve savamment détachée et optimiste, “…la vie est une pluie de soleils”. L’auteur est joueur et nous nous amusons avec lui. Les mélodies sentent bon le printemps et s’avèrent être toutes bien efficaces. Mais sans tomber dans la facilité. Avec des arrangements aux sonorités organiques et ludiques, “Manu militari” est une pépite et une pépinière de trouvailles. Tout cela donne envie de danser tranquillement, de tanguer tout au bout de la nuit et sans limite ou partir flâner avec ce promeneur non solitaire. Car il s’agit souvent d’amour qui se passe bien, “Le boss” ou encore “Ma Chérie”. Et Bazbaz aime l’amour et parfois le bougre souhaite juste se frotter au feu de la fête, avec le titre phare de ce neuvième album, “Comment t’oublier”. On passe du reggae au disco en passant par des ambiances typiquement Bazbaz. Difficile de décrire parfaitement cela avec des mots. Seule chose à faire, écouter l’album sans détour et manu militari. Jon Pitre

Enregistré au Studio M9. Ecrit et réalisé par Bazbaz, Chet et FeedMixé par Marlon B. et AlfMasterisé par Chab


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Vinyles au présent. Chronique album de Beauvaizine. Bazbaz "manu militari"

Clip réalisé par Par Marcel
Produit par 22D Music
Paroles et musique de Camille Bazbaz, Feed et Chet
©  Moka Music - 22D Music



Koonda Holaa album "Apnea"

Chronique album Apnea

Voici une très belle sortie vinyle réalisée par le collectif « Celebration Days ». Cette association de Clermont produit divers projets dans des tonalités variées. Des artistes locaux mais aussi des musiciens internationaux constituent le catalogue du label. La dernière sortie en date intitulée « Apnea » est une réédition de Guerilla Records. Il s'agit du musicien baroudeur tchèque Koonda Holaa et de sa musique jouissive, tant sur le plan musical que sur le plan des ambiances. Même l’émission « Tracks » sur Arte en a fait un sujet. 

 

L’album, c’est aussi le plaisir des yeux qui flânent autour de la pochette illustrée par Kinder-K. Des personnages hédonistes, nus et asexués, évoluent dans un jardin d’Eden où la frontière de l’enfer n’existe plus. Ces anges ou démons, à vous de choisir, n’ont pas d’âge. Notre imagination s’en empare au même titre que la musique pour un voyage fantastique. Toutes les chansons sont excellentes. Elles peuvent être parfois narratives et théâtrales sur fonds d’illustrations sonores entre Robert Wyatt et Tom Waits. Comme avec le titre « Lonely Machine ». Ou bien, plus rock avec le titre « Moon Vomit » qui ouvre le disque. On y retrouve les intonations burlesques du groupe américain Primus. Mais aussi de la recherche orchestrale dans la lignée des Anglais de King Crimson. Le rock progressif se mélange donc aux sons psychédéliques. Un exemple parfait clôt la face A avec l’envoûtant « Greenpoint ».

Une fois cette chanson terminée, retourner ce splendide vinyle noir pour une face B tout aussi réussie.

Le disque a été enregistré et mixé entre 2011 et 2015 en Picardie, en Belgique et aux États-Unis et est sorti en novembre dernier. Il s'agit d'une réédition de Guerilla Records. Elle a bénéficié d’un mastering « made in Clermontois » dans les studios de « Celebration Days Records ».

Sur le site discog, vous pouvez commander très facilement cet album qui ravira les amateurs de musique underground et artistique qui reste malgré ces deux termes, très accessible.

 

Jon Pitre

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Apnea album de Koonda Holaa (celebration Day Records 2017) pochette de ©Kinder-K - photo vinyle de ©jon pitre


Primus

Chronique album The Desaturating Seven 2017

Rock prog psyché barré

Ces trois musiciens géniaux et talentueux marquèrent les esprits curieux d'un rock théâtral qui fit le succès de Primus dès les années 90.
Voyez plutôt sur la photo, le disque de 7 couleurs qui éclatent sur un vinyle transparent. Il s'agit d'une vraie pochette à la Primus qui renferme les textes pour une narration plus complète, voire plus compréhensible.
Voilà déjà de bonnes raisons d'acheter ce disque.

 

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photo ©jon pitre beauvaizine

Le trio originel

Un album studio de Primus ?

 

Déjà en soi, cela est un événement, mais en ce mois de septembre 2017, c'est aussi l'occasion d'entendre le trio originel qui n'avait pas enregistré un album de Primus depuis... trop longtemps. Les Claypool a donc réuni le guitariste Larry "Ler" LaLonde et Tim "Herb" Alexander pour l'enchantement de beaucoup de fans. Ceux-ci restent nombreux et fidèles.

Ces trois musiciens géniaux et talentueux marquèrent les esprits curieux d'un rock théâtral qui fit le succès de Primus dès les années 90.

Musicalement

 

Après son adaptation de Charlie et la chocolaterie en 2014, Les Claypool repart sur une nouvelle adaptation colorée avec un livre pour enfants publié en 1978 sous le nom de The Rainbow Goblins. Écrit et illustré par l'artiste multi-facettes italien Ul de Rico. Un livre qui semble inspirer davantage le leader de Primus, qui avait un peu déçu dans son délire chocolatier.

Avec The Desaturating Seven, nous avons entre nos oreilles un album court certes, mais ces 35 minutes nous offrent de belles pépites rythmiques et des titres grandioses comme "The Scheme". Il y aussi le sublime "The Seven" avec une guitare "crimsonienne" qui fait merveille.
En conclusion, l'histoire de ces sept goblins qui mangent les couleurs des arcs-en-ciel se digère parfaitement. Comme tout album de Primus, celui-ci ne fera pas exception à la règle et certains le trouveront indigeste. La marque de fabrique de Primus est d'offrir un rock emprunt de psychédélisme, de délires sonores, de délires narratifs sans oublier le groove pour une musique inventive sans concession dans notre monde sonore aseptisé. Cet album est un pur délice à consommer avec ou sans excès. À votre guise.
Jon Pitre

ATO Records septembre 2017




Dominic Miller

Chronique album Silent Light 2017

Smooth jazz minimaliste

L'ambiance est posée dès le premier morceau. L'album sera beau et minimaliste. On respire avec de courts arpèges qui laissent place à des silences et à une ambiance lumineuse et silencieuse "Silent Light".

Le nouvel album de Dominic Miller est une pure merveille qui laisse place à l'espace et invite les mélomanes à la méditation.
La pureté du son acoustique est agrémentée de percussions très discrètes et habillement placées comme une timidité qui nous souhaiterait la bienvenue. Les rythmiques légères de Miles Bould survolent l'onirisme des compositions de Dominic Miller. Sans oublier le morceau à la batterie dynamique de Miles sur le fabuleux "Chaos Theory".

Onze instrumentaux composent l'album et de belles mélodies vous emmènent au fil de l'eau, à travers champs, sur un pont pour nous faire danser en douceur sur des rythmes latinos mais aussi sur une jolie valse urbaine. Dominic rend aussi hommage au jeu d'échec en composant le sublime "En Passant".

 

 

Pour sa première signature sur le label ECM (Pat Metheny, John Abercrombie, Ralph Towner), Dominic Miller réussi une oeuvre de "smooth jazz", minimaliste et complète. Jon Pitre

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Dominic Miller vinyle Silent Light ©beauvaizine


Frànçois and The Atlas Mountains

Chronique album Solide Mirage 2017

Chanson dream pop

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©photo jon pitre beauvaizine vinyle F&AM sur platine B&O 1978

Le groupe Frànçois and The Atlas Mountains livre une pop électro rêveuse aux textes subtiles et malins où la poésie se mêle à l’abstrait. Les jeux de mots privilégient la sonorité des syllabes plutôt que des  phrases trop bien mâchées. Cela étant dit, les textes ne sont pas dénués de sens, voire de double sens. Ainsi l’exode de populations opprimées que Frànçois nous conte dans la chanson « Grand Dérèglement », traite d’un sujet grave mais ne monopolise pas trop notre réflexion pour mieux apprécier la musique distillée par The Atlas Mountains.
Avec l’album « Solide Mirage », vous pourrez apprécier une belle personnalité musicale. Celle-ci n'exclut pas certaines influences. Une peu de Talking Heads époque Naked sur « Apocalyspe à Ipsos » ou encore « Jamais Deux Pareils » avec des arpèges folk aux consonances africaines. D’autres arpèges de guitares électriques sont teintés de nuances dream pop notamment sur le titre qui clôture l'album « Rentes Écloses » avec une intro à la Jeff Buckley qui ensuite évolue lentement jusqu'à une fin hommage à Robert Wyatt. Le ton du disque reste bien marqué par la personnalité de la musique de Frànçois and The Atlas Mountain et la patte des albums et Ep précédents est toujours là. Et c'est tant mieux car nous avons adoré en 2014 « Piano Ombre » nommé révélation album aux Victoires de la musique et « E Volo Love » sorti en 2011 mélangeant habilement le français et l’anglais avec ce petit accent frenchy que les britanniques du label anglais apprécient puisqu’il ont signé F&AM pour plusieurs enregistrements. Je dois avouer que j'ai un petit peu plus de mal parfois avec des mots mâchés à la française. Mais les pépites sonores sont présentes et existent sous différents formes. « Solide Mirage » est dans les bacs avec une version vinyle qui renferme en plus un beau 45-tours transparent comme un cadeau, comme la musique de Frànçois and The Atlas Mountains.

François Marry originaire de Saintes est un auteur-compositeur amoureux des arts, réalisateur des clips du groupe et un dessinateur prolifique avec son carnet de bord constitué d’aquarelles peintes au fil des pérégrinations et des pensées de l'artiste. Vous pouvez apprécier ces œuvres sur le site Internet. Avant la création de Frànçois and The Atlas Mountain, l’artiste joua de la trompette pour la pop sucrée de Camera Obscura puis sortit en 2004 son propre album « Les Anciennes Falaises ». En 2005, François devient Frànçois et réunit autour de lui des amis pour former The Atlas Mountains en hommage à un autre ami, nomade celui-ci et amoureux du massif nord africain. Le quatuor devient globe-trotter avec des escales en Californie, Australie et des arrêts folkloriques au Pays Basque et en Bulgarie pour une collaboration avec la chorale Mystère des Voix Bulgares en 2008.
Jon Pitre

2017 domino records



Dominique A

Chronique album Eleor 2015

Chanson française

Dominique A, le vinyle Eleor de 2015 beauvaizine©Jon pitre
Dominique A, le vinyle Eleor de 2015 beauvaizine©Jon pitre

Numéro 10

Avec ce dixième album, Dominique A nous embarque pour un voyage musical où les contrées lointaines sont sublimées par ses textes et par ses compositions inspirées.

Sobre et élégante, la musique de "Eléor" nous transporte loin...

joliment loin.

 

Renaud Lhoest

Les arrangements de Renaud Lhoest au talent éternel nous envoutent en toute tranquillité et l'orchestre à cordes sobre de fluidité ajoute les nuances impressionnistes de ce récit.

Album avec lequel Dominique A rend hommage au pianiste et compositeur belge.

1 vinyle,1surprise

C'est beau d'acheter un vinyle par amour de l'objet et par passion de la musique.

Cette dernière est mise à l'honore par un cd douze titres BONUS "Autour d'Eléor" dont la plupart sont instrumentaux et absolument grandioses. N'ayons pas peur des mots. L'ambiance de l'ensemble est magistrale.

 

Jon Pitre

2015 Cinq7 / Wagram



David Bowie

Chronique album Blackstar 2016

Pop-rock prog

18 MOIS DE BATAILLE
Avec son disque composé et enregistré dans un état d'esprit que l'on imagine aisément assez particulier puisque l'artiste a bataillé pendant 18 mois contre un cancer qui le rangera définitivement dans une sphère inconnue avec d'autres "étoiles noires".
Ce matin et comme samedi, je pose "Blackstar" sur ma platine avec la pensée amère que cet artiste unique viens de nous quitter. Mais je me réjouis du vinyle qui restera comme Bowie, éternel et le streaming glissera sans âme comme certaines merdes de quelques grands médias.

BLACKSTAR LE VINYLE
Samedi, je marche dans un magasin "culturel" et aperçois en tête de gondole l'étoile noire prémonitoire.

Il s'agit d'une pochette avec une ouverture qui rend visible un vinyle gris anthracite et d'une étoile noire. Ça y est "Blackstar" est dans mes mains et monopolise mes pensées.
UNE MUSIQUE GLAM

La musique de David Bowie a toujours été très particulière et très ancrée dans les annales du rock comme une musique respectée unanimement, même en France où la presse n'a pas toujours été tendre avec le glam-rock, souvent considéré comme une pacotille fait de paillettes inutiles et de maquillages mal interprétés.

Cet ultime opus est noir, très noir, d'un noir magnifique et le titre éponyme sonne déjà comme un classique avec un final décousu à la Robert Wyatt.

 

 

La voix de Bowie est toujours reconnaissable entre mille avec un petit timbre de douce complainte notamment sur "Lazarus" où le saxophone semble prendre le relais d'un chant qui nous touche profondément avec un "cluster" d'une guitare saturée qui ponctue brutalement la fin de la chanson.
Le sixième titre "Dollar Days" est désespéré et l'émotion est palpable.
Jon Pitre

No Plan
Ep sorti en 2017



The Seven Others 2014

Chronique François Long

The Seven Others, Mothers Buzz Records, photographie, jon pitre
The Seven Others (2014) Mothers Buzz Records - photographie ©jon pitre

UN BEL OBJET

Plus qu'un cd, l'album de François Long est un bel objet.

Avant de parler du contenu musical, arrêtons-nous sur la tendance des geeks et autres accro-branchés du "unboxing".

Je reçois donc l'oeuvre de l'Amiénois au domicile de Beauvaizine. Nous ne sommes pas déçus du tout et la surprise est comme la taille du Monsieur, grande.

J'ouvre l'enveloppe à bulles et y trouve un digipack plus grand que la moyenne, qui pourrait contenir un 45 tours. Mais je dois partir, je suis pressé et monte vite dans ma voiture pour y glisser le cd... direction l'A16.

Quelques temps plus tard, retour à la maison enchanté par mon rendez-vous et par l'écoute de "The Seven Others" . 

 

 

Il est l'heure de découvrir le bel objet de François Long resté sur la table du salon.

COLLECTOR

Entre mes mains, se trouve désormais ce beau digipack en carton bien épais et solide. J'ouvre et aperçois les paroles. Très plaisant et bien vintage tout ça. Je regarde alors dans l'insert pour y découvrir le livret. Et, là... au lieu et place du livret repose un 45 tours. Bien épais et d'un noir scintillant du plus bel effet.

 

Moi, qui achète que des 33 tours, je tombe sous le charme de ce 45 tours désuet à souhaite et tellement titilleur d’imagination.

MUSICALEMENT

Vous savez quoi ?

Le contenu musical de cet album est comme son contenant et à l'image de son design : beau, vintage, moderne, bien rock, prenant, addictif, sensuel, bien pensé, malin, psyché, entrainant, riche en trouvailles, varié avec un soupçon d'indus et le tout qui pousse au respect.

Mon gros coup de coeur va à "Outside". Un beat soutenu par une basse simple et efficace, un chant parlé, saturé et bien dosé. Des arrangements étudiés qui évoluent doucement avec une section rythmique répétitive (dans le très bon sens du terme). Un solo de flûte, plus que magnifique et une finition guitaristico-electro-psyché. Comme le reste de l'album, on y ressent des influences diverses et variées, allant des 60's avec The Animals en passant les 70's de The Who, les 80's de The Cars. Le tout enrobé par une production actuelle.

Vu la grandeur de cette objet on pardonnera la petite faute sur le mot Outro qui comme l'intro s'écrit avec un seul "T".

Mais, moi aussi je fais des fautes. Mais, la vraie faute est de ne pas être curieux. Alors, cliquez sur le lien de François et aller découvrir cet artiste.

CONCLUSION

Bravo ! Un très bel objet pour une très bonne et belle musique.

 

 

Jon Pitre